115 millions d'enfants font un travail dangereux
Dans un récent rapport, l'Organisation internationale du travail dénonce le nombre élevé - 115 millions - d'enfants de 5 à 17 ans exposés à des travaux dangereux à travers le monde. Elle propose des pistes d'action.
Dans un nouveau rapport, publié le 10 juin à l'occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants, l'Organisation internationale du travail (OIT) met en garde contre le nombre extrêmement élevé (115 millions) d'enfants qui continuent d'être impliqués dans des formes de travail dangereuses. Elle réclame des mesures urgentes pour mettre fin à cette situation. Le rapport, intitulé Enfants dans les travaux dangereux : ce que nous savons, ce que nous devons faire, s'appuie sur une série d'enquêtes réalisées à la fois dans les pays industrialisés et dans les pays en voie de développement. Chaque minute, quelque part dans le monde, un enfant qui travaille est victime soit d'un accident, soit d'une maladie ou d'un traumatisme lié à son activité professionnelle. Selon les estimations de l'OIT, quelque 22 000 enfants en meurent chaque année.
L'étude estime que le nombre total d'enfants âgés de 5 à 17 ans confrontés à des formes dangereuses de travail a baissé entre 2004 et 2008, sauf pour la tranche des 15 à 17 ans, pour laquelle il a augmenté de 20 %. " Malgré d'importants progrès ces dix dernières années, le nombre d'enfants au travail dans le monde, notamment dans ses formes dangereuses, demeure élevé ", déplore le directeur général du Bureau international du travail (BIT), Juan Somavia. " Gouvernements, employeurs et salariés doivent travailler ensemble pour mettre en place et faire appliquer les mesures nécessaires qui peuvent mettre fin au travail des enfants, préconise-t-il. Mettre un terme aux formes de travail qui mettent en danger la sécurité, la santé ou la moralité de l'enfant doit constituer une priorité pour tous. "
Scolariser jusqu'à l'âge légal du travail
L'OIT juge essentiel de poursuivre les efforts pour que chaque enfant puisse aller à l'école jusqu'à l'âge légal du travail. Le rapport ajoute que des mesures doivent être prises vite pour s'attaquer aux travaux dangereux effectués par les enfants. Il demande à ce que chaque pays établisse une liste de ces travaux. Il recommande aussi la mise en place d'actions de formation auprès des jeunes travailleurs, afin qu'ils soient conscients des risques, mais aussi de leurs droits et de leurs responsabilités sur leur lieu de travail. Le texte rappelle que l'exposition aux risques peut avoir un effet grave sur les enfants, dont le corps et l'esprit sont en pleine croissance. Cette exposition peut aboutir à des accidents, souvent mortels, à l'invalidité permanente, à un état de santé précaire ou à des dommages psychologiques, comportementaux ou émotionnels.
Six secteurs sont particulièrement concernés par le travail des enfants : l'agriculture, la pêche, le travail domestique, les mines et carrières ainsi que les services et le commerce de rue. C'est en Asie et dans le Pacifique qu'on trouve le plus grand nombre d'enfants effectuant un travail dangereux. Toutefois, la proportion la plus importante rapportée au nombre total d'enfants se trouve en Afrique subsaharienne. Ce problème ne se limite pas aux pays en développement, mais touche aussi les Etats-Unis et l'Europe.