Les accidents du travail mortels encore en hausse

C’était une priorité du Plan santé travail (PST) quatrième du nom, en 2022 : stopper la hausse des accidents du travail graves et mortels qui constitue un vrai fléau de la prévention des risques professionnels. Les chiffres de la sinistralité de la branche Accidents du travail - Maladies professionnelles de l’Assurance maladie publiés mi-décembre sont sans appel. Avec 759 morts en 2023, soit 21 de plus qu’en 2022 (chiffres avant consolidation), l’objectif d’amélioration de la situation n’est pas atteint. 
Plus inquiétant, les jeunes travailleurs payent un lourd tribut à cette véritable épidémie, avec 32 décès de salariés de moins de 25 ans. Ceci est d’autant plus inacceptable que les facteurs de risques à l’origine de cette accidentologie des jeunes sont bien documentés, entre les mauvaises conditions d’accueil, l’absence de formation à la sécurité, voire l’affectation sur des postes dangereux ou aux conditions de travail dégradées.
Autre mauvaise nouvelle, la hausse des maladies professionnelles se confirme avec une augmentation de plus de 7% des cas reconnus, avec une progression très forte des pathologies reconnues hors tableau de MP, dont les trois quarts concernent des affections psychiques.
Enfin, le rapport sur la sinistralité produit pour la première fois une analyse genrée. Sans surprise, les hommes sont deux fois plus victimes d’AT que les femmes (64% vs 36), alors que les femmes victimes de troubles musculosquelettiques (TMS) sont majoritaires (54 % vs 46 %).