Amiante : "Les juges refont l'histoire"
Le 17 mai, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a annulé 9 des 17 mises en examen dans l'affaire de l'empoisonnement des salariés de l'usine Ferodo-Valeo de Condé-sur-Noireau (Calvados). Plus étonnant, les magistrats ont estimé à propos du Comité permanent amiante (CPA), un lobby industriel, que "la réalité de son influence n'est pas établie" et qu'il aurait eu "une volonté d'accompagner la prévention". L'Association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva) et la Fnath (Association des accidentés de la vie) accusent les juges de refaire "l'histoire de la plus importante catastrophe sanitaire que la France ait connue, avec 3 000 décès par an". "Ils nient les connaissances médicales et épidémiologiques accumulées depuis le début des années 1960, considèrent que la politique d'"usage contrôlé" de l'amiante avant 1995, prônée par les industriels, était normale", s'indignent les associations, qui se sont pourvues en cassation.