Amiante : les masques Proflow sous surveillance
Le ministère du Travail a enfin réagi. Le 28 octobre, soit plus d’un mois après la publication d’une enquête par Libération alertant sur les défaillances des masques Proflow Asbestos de la marque 3M/Scott, le ministère a publié au Journal officiel un « avis » destiné à tous les utilisateurs et à leurs employeurs. Cet avis a été doublé de courriers aux distributeurs leur demandant de « s’assurer que l’information atteigne bien tous les utilisateurs afin que les mesures adéquates soient concrètement mises en œuvre ».
La direction générale du Travail (DGT) a mené des investigations et a effectivement constaté que ces masques, utilisés pour protéger les travailleurs contre l'exposition à certaines poussières et notamment aux fibres d'amiante, fonctionnent correctement lorsqu’ils sont neufs, mais pas lorsqu’ils sont « en cours d’usage ». Une défaillance relevée dans notre article sur le sujet.
Le masque « répond, par sa certification, à l'état neuf, à l'obligation réglementaire de délivrance d'un débit d'air de 160 l/mn », précise l’avis de la DGT. Au contraire, « en cours d'usage », « des variations de ce débit ventilatoire, notamment en cas de situation de décharge de la batterie ou de colmatage du filtre, peuvent altérer » la qualité de la filtration. « Il est donc indispensable de s'assurer, avant utilisation, de la délivrance de ce débit d'air de 160 l/mn », avertit la DGT.
Le ministère va jusqu’à demander aux employeurs de prohiber l’usage de cet appareil de protection, s’ils ne sont pas en mesure de procéder à cette vérification. Depuis le 15 juillet 2020, tous les masques Proflow sont équipés de tubes indicateurs qui permettent de vérifier le débit d’air avant chaque entrée en zone de travaux.