Après la condamnation de Monsanto aux Etats-Unis
Monsanto a été condamné le 10 août par un tribunal californien à verser un dédommagement de près de 290 millions de dollars (248 millions d'euros) à un jardinier américain, Dewayne Johnson, atteint d'un cancer du système lymphatique qu'il attribuait à son exposition au Roundup. Cet herbicide fabriqué par la firme contient du glyphosate, un cancérogène probable. Environ 8 000 requêtes judiciaires ont été déposées aux Etats-Unis contre la multinationale concernant les effets de ses pesticides. S'il a fait grand bruit aux Etats-Unis, ce jugement va aussi avoir un impact sur la situation en Europe, même si les systèmes judiciaires américain et français sont très différents.
Me François Laforgue, avocat de l'association Phyto-Victimes, estime ainsi que "si la décision de la justice américaine ne fait pas jurisprudence en France, elle nous éclaire néanmoins sur la mauvaise foi de Monsanto, et elle renforce notre démarche en nous donnant des arguments supplémentaires pour faire interdire ces produits à base de glyphosate". Et d'ajouter : "Nous n'avons pas épuisé tous les recours juridiques possibles. Nous avons fait reconnaître les maladies professionnelles dont sont victimes des jardiniers, des agriculteurs et des chercheurs qui ont manipulé ces produits. Reste à obtenir des indemnisations." Pour Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, "ce jugement, c'est une nouvelle preuve que les pesticides sont dangereux pour la santé, des utilisateurs en premier lieu - paysans et paysannes - et, par ricochet, de ceux qui consomment les produits". L'association Générations futures a salué cette "décision historique, qui reconnaît le caractère cancérogène de ces produits à base de glyphosate". Quant à Benjamin Sourice, président du collectif associatif Combat Monsanto, il considère qu'elle démontre que "Monsanto avait les informations sur la dangerosité du produit et qu'ils ont tout fait pour la masquer"