Des atteintes à la santé mieux reconnues
Au prix de longs combats, certains agriculteurs ont pu ces dernières années faire reconnaître en maladies professionnelles des pathologies liées aux pesticides. Ont-ils été entendus ? En tout cas, avec l'avancée des connaissances scientifiques, la liste des tableaux de maladies professionnelles du régime agricole s'est agrandie. Depuis mai 2012, la maladie de Parkinson fait l'objet d'un tableau 58, permettant sa reconnaissance au titre des atteintes professionnelles pour les actifs agricoles exposés aux pesticides. Et le 18 juin dernier, la Commission supérieure des maladies professionnelles en agriculture (Cosmap), chargée de donner son avis sur l'élaboration ou la révision des tableaux, s'est prononcée en faveur de la création d'un nouveau tableau sur les hémopathies (maladies du sang) en lien avec l'exposition aux pesticides. Un avis favorable soutenu par les organisations syndicales de salariés mais aussi par la Confédération paysanne, syndicat d'employeurs. Celle-ci, dans un communiqué, demande également "une refonte du parcours justificatif exigé pour la reconnaissance d'une maladie", dénonçant "les obstacles administratifs" auxquels sont confrontées les victimes. En revanche, la FNSEA s'est opposée à cet avis. Dans un communiqué, elle rappelle que les agriculteurs ont utilisé les pesticides incriminés "en toute légitimité, avec l'aval de l'Etat et sur les conseils des fabricants", et refuse qu'ils soient les seuls à assumer le coût des pathologies qui en découlent.