En Auvergne, des cancers interpellent le CHSCT
En 2006, la concentration de cancers observés chez des agents France Télécom de Riom-ès-Montagne interpelle les membres du CHSCT Auvergne. En incluant les retraités, le médecin du travail dénombre 10 cancers sur une population de 22 agents ! "Au début, on se demandait par quel bout prendre les choses, raconte Franck Refouvelet, membre CGT du CHSCT Et la direction nous refusait un CHSCT extraordinaire pour en parler. On ne savait pas qu'il y avait du matériel radioactif. On a fait des recherches tous azimuts auprès de divers organismes et experts. Ils ont fini par nous mettre sur la piste des parafoudres ."
Equipé d'un compteur Geiger, il commence, avec un autre militant du CHSCT basé en Haute-Loire, Yves Colombat, à effectuer des mesures sur le terrain et montre qu'il y a des parasurtenseurs radioactifs dans le réseau. Certains, de modèle inconnu, inquiètent du fait de leur niveau de rayonnement : jusqu'à plus de 60 fois le bruit de fond. "On a fait notre travail en utilisant la possibilité qu'a le CHSCT de faire des enquêtes", note Yves Colombat. Un travail énorme, qui met l'entreprise en défaut par les faits. Après une réunion publique et un article dans La Montagne, le CHSCT obtient sa réunion extraordinaire et vote une expertise, en mars 2009, qui reconstituera parcours et expositions professionnels. Elle se poursuit à présent avec un laboratoire de Strasbourg, sur la base de scénarios d'exposition réalisés avec le CHSCT.