"C'est le travail qu'il faut soigner"
"Les environnements où il y a beaucoup de pression sont évidemment propices aux conduites dopantes. Je pense à cette cadre de la finance, très compétente, mais qui n'arrivait plus à tenir le rythme. Dans son entreprise, prendre de la cocaïne pour tenir était devenu pratique courante. A plus de 50 ans, elle n'y avait jamais touché et se sentait obligée, là, de faire comme ses collègues, pour"y arriver"... Les usages ne sont pas toujours aussi généralisés. Mais ce n'est pas parce que monsieur Untel boit que c'est une problématique individuelle ; les collègues ont pu développer une autre stratégie, moins visible. Chacun bricole son mécanisme de défense avec ce qu'il peut. C'est le travail qu'il faut soigner. Il y a parfois peu de marges de manoeuvre, mais il existe toujours des leviers : les salariés, avec le médecin du travail, le CHSCT peuvent contribuer à des transformations collectives. Je me souviens d'une assistante RH qui, après l'accident d'un salarié lié à l'alcool, a initié une démarche de prévention avec des groupes de travail par services, pour mettre en évidence ce qui pouvait contribuer à l'usage d'alcool. Loin d'une information sur le risque, culpabilisante, favorisant la dissimulation des pratiques plutôt que leur traitement effectif."