Un collectif pour défendre la santé au travail
Pour ne plus perdre sa vie à la gagner ! C'est le nom du collectif créé en début d'année par des acteurs de la santé au travail et le titre de l'appel qu'il a lancé pour dénoncer la disparition du CHSCT, évoquée lors des négociations sur le dialogue social. Ce collectif rassemble des chercheurs investis de longue date dans l'étude des risques du travail, des organisations syndicales de salariés, d'inspecteurs et de médecins du travail, des experts CHSCT, mais aussi des associations, comme la Fnath (Association des accidentés de la vie), Ban Asbestos ou Attac. Son originalité tient à ce que, pour la première fois, ces différents acteurs se réunissent afin d'adopter une démarche commune, exposée le 11 février lors d'un meeting à Paris.
Pour le collectif, "la santé au travail est un enjeu croissant de santé publique". Dans un document, il met en avant les effets délétères de l'intensification du travail, des expositions à de multiples nuisances (travail de nuit, toxiques...), de la précarité d'emploi ou de la sous-traitance, pour mieux dénoncer la remise en cause des missions de ceux qui sont censés participer à leur prévention. Sont ainsi pointées du doigt les récentes réformes de l'Inspection et de la médecine du travail, qui éloigneraient ces acteurs de la scène du travail pour leur faire jouer un rôle d'accompagnement des politiques mises en oeuvre par les employeurs. Les menaces pesant sur le CHSCT et son droit à l'expertise sont également évoquées.
Le collectif espère conjurer ces menaces en mobilisant les acteurs concernés. Il propose aussi d'améliorer l'existant, en renforçant par exemple les responsabilités des donneurs d'ordres dans le cadre de la sous-traitance. Ses membres ont annoncé l'organisation, cet été, d'états généraux de la santé au travail.