Le compte professionnel de prévention, un premier pas
En 2017, le compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P), institué par la réforme des retraites de 2014, est devenu le compte professionnel de prévention (C2P). Il référence six facteurs de risque supportés par un travailleur, susceptibles d'avoir un impact physique et irréversible sur la santé, contre dix précédemment. Les trimestres pendant lesquels les salariés sont exposés à ces risques au-delà de certains seuils donnent droit à l'acquisition de points. Ce capital peut être utilisé de plusieurs façons, et pas seulement pour partir à la retraite de façon anticipée, ce qui a été le plus souvent évoqué concernant le C2P. Il permet entre autres le financement d'une formation professionnelle en vue d'accéder à un emploi non exposé ou moins exposé. Chaque point ouvre ainsi droit à un abondement de 375 euros sur le compte professionnel de formation du salarié. S'il ne résout pas, loin s'en faut, les problèmes de reconversion de tous les salariés exerçant des travaux pénibles, ce dispositif est néanmoins une des rares mesures relevant des politiques publiques qui fasse un pont aujourd'hui entre parcours professionnel et santé au travail.