Les dégâts collatéraux de la réforme du bac
« Dans certains conseils de classe, nous sommes plus de professeurs que d’élèves. C’est ingérable, les collectifs de travail sont largement mis à mal », déplore Hervé Moreau, responsable santé au travail pour la FSU. Une conséquence de la dernière réforme du baccalauréat, selon le syndicaliste. Ce constat, relayé récemment par la revue collaborative Café pédagogique sur son compte Twitter, s’appuie sur les données d’une note d’information publiée fin 2021 par la direction de l’Evaluation, de la Prospective et de la Performance (Depp) du ministère de l’Education nationale. Celle-ci traite de l’impact de la réforme sur le travail des enseignants depuis la rentrée 2019. Selon la note, le nombre moyen de professeurs intervenant dans une classe en première et en terminale serait passé de 18 en 2018 à respectivement 30 et 28 en 2020. Des équipes éducatives pléthoriques dans chaque classe, qui rendraient le travail en commun de plus en plus compliqué. « Il est devenu presque impossible de savoir avec quels collègues on travaille », déclarait en 2021 le syndicat Snes-FSU dans un communiqué. Toujours selon la note, en 2020, un enseignant intervenait dans 7,7 classes en moyenne, contre 6,4 en 2018. Un alourdissement de la charge de travail dénoncé également par le Snes. « Davantage de classes différentes, c’est davantage d’élèves à connaître et de copies à corriger », fait observer le syndicat. En parallèle, le nombre d’heures de cours dispensées aux élèves de première et terminale aurait globalement diminué entre 2018 et 2020, avec 35 820 heures en moins. Cela correspondrait à 1 990 postes en équivalent-temps-plein supprimés, toujours selon le Snes.