Les députés inquiets des conditions de travail dans les Ehpad
Y a le feu dans les maisons de retraite ! A la suite du mouvement de grève des aides-soignantes de l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) Les Opalines, dans le Jura (lire aussi "Dans la presse", page 10), la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale a déclenché une mission parlementaire d'un nouveau genre : la "mission flash". Il s'agissait de réagir en urgence à une situation que les députés pressentaient comme inacceptable. Les élus du Palais-Bourbon ont donc mené une enquête éclair. Décidée le 3 août, celle-ci a été confiée à la députée La République en marche ! de Haute-Garonne Monique Iborra, en tant que rapporteuse. Celle-ci a bouclé ses auditions en quelques jours et rendu sa copie le 13 septembre.
Le rapport souligne que "l'organisation du travail est en tension et peut être la source de dégradations importantes des conditions d'exercice du métier de soignants. Dans certains Ehpad, on parle de maltraitance institutionnelle". Il décrit une situation de "sous-effectifs en personnel unanimement reconnue et une charge de travail alourdie par l'augmentation du niveau moyen de dépendance des résidents, rendant les conditions de travail, notamment pour les aides-soignantes, particulièrement préoccupantes, tant du point de vue physique que psychologique".
Parmi les recommandations "à court terme", on relèvera la nécessité de mieux reconnaître le métier d'aide-soignante. Il est proposé qu'un groupe de travail au sein du ministère de la Santé réfléchisse à l'évolution des missions et à la revalorisation du statut. De même, il est suggéré que la présence d'un infirmier de nuit soit imposée et qu'une réforme de la tarification des Ehpad soit enfin engagée. La députée met aussi les pieds dans le plat en demandant que l'aide et le soin constituent une priorité pour l'allocation des contrats aidés en 2017.