Désaccord sur la compensation de la pénibilité
Lors des troisièmes Rencontres de Santé & Travail, Mijo Isabey, secrétaire confédérale de la CGT, et Danièle Karniewicz, secrétaire nationale de la CFE-CGC et présidente de la Caisse nationale d'assurance vieillesse, ont débattu de la meilleure façon de prendre en compte la pénibilité du travail dans l'âge de départ en retraite.
Pour la première, une compensation des expositions à risque demeure une nécessité. " Nous ne sommes pas dans une reconnaissance des expositions professionnelles avec le dispositif retenu ", a-t-elle souligné à propos des mesures prévues par la réforme des retraites. Lors de négociations antérieures sur la pénibilité, la CGT avait plaidé pour une approche globale par métier. " Toute exposition aurait alors alimenté un compte ouvrant droit à des mois ou des années de bonification pour la retraite ", a détaillé Mijo Isabey. La CGT proposait également d'inciter, par le biais d'une surcotisation, les entreprises à faire de la prévention en matière de pénibilité.
De son côté, Danièle Karniewicz a estimé que le système de retraite ne pouvait pas tenir compte de l'espérance de vie. " Nous serions alors dans un système individualisé et non solidaire ", a-t-elle expliqué. " Qui plus est, nombreux sont les facteurs d'exposition en dehors du travail qui peuvent influer sur l'espérance de vie ", a-t-elle noté, précisant que la CFE-CGC défendait une logique d'aptitude ou d'inaptitude. Elle s'est opposée à la prise en compte systématique des expositions professionnelles : " Nous ne pourrions nous offrir un tel système. L'enjeu est de financer durablement les retraites, consolider notre système pour les générations à venir. " En revanche, la présidente de la Cnav a regretté que la possibilité de négociations sur la pénibilité au niveau des branches n'ait pas été retenue.