Le difficile suivi maédical des intérimaires
Comment les intérimaires sont-ils suivis ?
C'est l'entreprise de travail temporaire qui adhère à un service de santé au travail et qui organise les visites médicales des intérimaires. Résultat : dès qu'ils changent d'agence d'intérim, ils changent de service de santé et se retrouvent avec des dossiers partout, sans suivi dans la durée.
En revanche, la surveillance médicale renforcée, obligatoire dans certaines conditions de travail, est à la charge de l'entreprise utilisatrice. Elle a donc rarement lieu. Je reçois des travailleurs exposés régulièrement au bruit ou à certains produits chimiques et qui ne bénéficient pas de la surveillance adaptée.
Le médecin du travail peut-il intervenir ?
Prenons l'exemple d'un travailleur qui a mal au dos. Un médecin du travail qui reçoit les salariés d'une même entreprise et qui connaît cette entreprise peut déjà avoir une idée des tâches et des mouvements du travailleur en question. Il peut également savoir si ses collègues ont les mêmes problèmes. Il a la possibilité d'en parler au comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), de faire une fiche de poste. Enfin, il sait comment va réagir la direction s'il décide une restriction. Bref, il existe une marge de manoeuvre. Pour les intérimaires, en revanche, c'est blanc ou noir : si le médecin décide d'une restriction, l'intérimaire n'aura plus de missions.
Quelles sont les pistes d'amélioration ?
Il faut développer une coopération entre les médecins des agences d'intérim et ceux des entreprises utilisatrices, pour connaître les postes, organiser des visites à deux et établir des fiches de liaison.