Éclaircissements sur la hausse des indemnités journalières
La crise sanitaire passée, les arrêts de travail ont retrouvé une certaine « normalité ». De fait, remarque l’Assurance maladie dans son rapport annuel de propositions pour 2024, publié en juillet dernier, le Covid n’a plus l’impact inflationniste qu’il a eu en 2020 et 2021 sur les indemnités journalières (IJ). Il n’empêche, en 2022, 16,3 milliards d’euros d’indemnités ont tout de même été versés, soit + 8,2 % par rapport à l’année précédente. La croissance moyenne annuelle est de + 3,8 % entre 2010 et 2022 pour les IJ maladie et accidents du travail-maladies professionnelles (AT-MP) : autrement dit, un rythme de progression des dépenses désormais « en très nette accélération », selon l’organisme.
Cette augmentation trouve plusieurs explications, que pointe le document. En premier lieu, l’effet démographique y contribue à hauteur de 36 %, du fait de l’augmentation de la population active (23 % de contribution à la croissance) et du vieillissement des bénéficiaires des IJ (13 %). Par ailleurs, l’allongement de la durée moyenne des arrêts de travail contribue à la hausse pour 23 %, et l’augmentation de l’indemnité moyenne remboursée pour 18 % - un montant lié à l’évolution des salaires sur la période. La progression du taux de recours explique, quant à lui, 14 % du bond des dépenses.
Les modalités d’arrêt de travail ont également été modifiées, souligne l’Assurance maladie, notamment avec le développement du travail à temps partiel thérapeutique visant à lutter contre la désinsertion professionnelle. Il concerne 200 000 bénéficiaires actuellement pour 690 millions d’euros d’indemnisation (contre 100 000 en 2010 pour 306 millions d’euros), soit 9 % des dépenses.
L’Assurance maladie s’appuie sur ces constats pour suggérer de « déployer un plan d’action pluriannuel de maîtrise des dépenses d’indemnités journalières, gradué, entre information, accompagnement et contrôle de chaque acteur (assurés, prescripteurs, employeurs) ».