Les effets ambivalents de l’engagement
Documenter des conditions d’exercice des mandats de représentant du personnel encore méconnues : c'est l’objectif de l'enquête menée par le cabinet d’expertise Secafi Alpha auprès de 3 500 répondants. Cette réédition d’un premier sondage effectué il y a dix ans établit que 50 % des élus pensent, parfois ou souvent, à cesser leur activité. Aujourd’hui, 53 % des représentants du personnel disent se sentir isolés contre seulement 39 % en 2014. Par ailleurs, 50 % des élus déclarent manquer de temps pour exercer leur mandat et 64 % utilisent leur temps personnel pour mener leurs missions. Enfin, 71 % énoncent des situations de tensions psychologiques, comme du harcèlement, des tensions ou des conflits. « Ces chiffres soulignent l’ambivalence de l’engagement dans un mandat de représentant du personnel, souligne Amandine Michelon, chargée d'études au groupe Alpha et doctorante au centre de sociologie des organisations de Sciences Po. Cette activité apporte du sens, de la fierté, une montée en compétences, mais s’accompagne aussi d’une exposition à des facteurs de risques psychosociaux, liés au manque de moyens, de temps, et aux freins à la carrière.»