Des effets sur la santé du télétravail
En janvier 2021, 27 % des salariés pratiquaient le télétravail, contre 4 % en 2019. Publiée en février 2022, une étude du ministère du Travail dresse cinq profils de ces télétravailleurs, en évaluant l’impact du télétravail sur leur santé.
Le premier profil, les « exclusifs », rassemble 25 % des télétravailleurs en janvier 2021, avec une expérience antérieure du télétravail : 81 % le pratiquent 5 jours par semaine et 16 % de 3 à 4 jours. Les « intensifs » représentent 30 % des télétravailleurs (52 % en télétravail 3 ou 4 jours par semaine et 41 % pour 1 ou 2 jours). Les « vulnérables », 17 % des télétravailleurs, avaient une expérience de télétravail réduite et le pratiquent 1 à 4 jours par semaine. C’est le profil le plus féminisé de tous (63 %). Il se distingue par des difficultés rencontrées avec les applications informatiques, le matériel et les connexions. Viennent enfin les « occasionnels » (15 % des télétravailleurs, avec 1 ou 2 jours télétravaillés par semaine) et les « exceptionnels » (13 %, qui ont télétravaillé mais ne le font plus du tout en janvier 2021).
Les trois premiers groupes sont les plus concernés par des effets sur la santé, notamment par une augmentation des troubles musculosquelettiques (TMS), lombalgies ou tendinopathies, entre mars 2020 et janvier 2021. Des douleurs souvent nouvelles, fréquentes et plus fortes, et proportionnelles au nombre de jours télétravaillés et à l’allongement du temps de travail quotidien. Dans ce trio de tête, les « vulnérables » subissent une dégradation pour tous les facteurs de risque : hausse des exigences émotionnelles, des conflits de valeur, difficultés de conciliation entre vie privée et professionnelle... 37 % d’entre eux présentent des symptômes dépressifs (contre 23 % pour l’ensemble des salariés). Pour les auteurs de l’étude, « cette dégradation de la santé mentale et physique est associée aux mauvaises conditions d’organisation du télétravail qu’ils subissent et qui accroissent les risques psychosociaux. »