Encore trop peu d'informations sur les reprotoxiques
Depuis 2006, l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS) met à disposition des médecins du travail les fiches Demeter (pour "Documents pour l'évaluation médicale des produits toxiques vis-à-vis de la reproduction"), qui fournissent, par substances, des informations sur les risques encourus. A ce jour, environ 150 substances, soit une partie infime des reprotoxiques, font l'objet d'une fiche. Quant aux données disponibles sur les expositions professionnelles, elles restent très partielles. Ainsi, l'édition 2003 de l'enquête Sumer1 n'a pris en compte que trois reprotoxiques : le plomb et ses dérivés ; le dimethylformamide ; le cadmium et ses dérivés. Elle recensait 1,4 % des hommes et 0,5 % des femmes exposés. Les secteurs les plus touchés étaient ceux de la production (2,5 %), de la maintenance (2,5 %) et de la recherche (1,8 %). Pour son édition 2010, Sumer a ajouté à la liste les phtalates, le diméthylacétamide et les éthers de glycol. Entre les deux enquêtes, la proportion des salariés exposés à des agents cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR) est passée de 13 % à 10 %, mais cette baisse a été moins soutenue pour les reprotoxiques que pour les cancérogènes ; la part des salariés exposés a même augmenté pour certains agents comme le cadmium.
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Enquête Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels, menée par le ministère du Travail.