Entrepôts automatisés, une fausse bonne idée ?
Arguant notamment d'une réduction des tâches de manutention pénibles pour les préparateurs de commandes, de plus en plus d'entreprises de logistique automatisent leur entrepôt. "Penser que l'automatisation, présentée comme l'avenir de la logistique, réglera le problème des risques professionnels est faux. Il y aura toujours des troubles musculo-squelettiques (TMS) pour ceux qui vont rester, nous avons déjà vu cela dans d'autres secteurs qui se sont automatisés", estime Luc Thomasset, préventeur ergonome à la caisse régionale d'assurance retraite et de la santé au travail (Carsat) Rhône-Alpes. Référent régional de cette Carsat pour le secteur logistique, Gilles Sospedra pense que l'automatisation risque encore d'"appauvrir" la tâche pour les personnes chargées d'alimenter les automates avec les colis. "On sait que cet appauvrissement, conjugué aux gestes répétitifs, fait le lit des TMS", ajoute-t-il. Cette automatisation pose aussi la question de l'emploi des préparateurs de commandes. "L'automatisation ne signifie pas suppression d'emplois, mais plutôt changement de métier et nécessité de profils plus qualifiés", avance Cécile Michaux, du club d'employeurs Pil'es. Le groupe Intermarché a pour sa part entrepris depuis quelques années de regrouper et d'automatiser ses entrepôts. "Cette automatisation nous a été présentée comme une amélioration des conditions de travail. Mais dans les faits, elle s'est traduite par la suppression d'un emploi sur deux dans les entrepôts", déplore Pascal Petit, délégué syndical CGT.