Les eurodéputés mobilisés sur la santé au travail
Le 10 mars, les eurodéputés ont adopté à une confortable majorité (551 voix pour, 30 voix contre et 110 abstentions) une résolution visant à amender le cadre stratégique 2021-2027 de l’Union européenne pour la santé et la sécurité au travail (SST), proposé par la Commission européenne. Ils réclament notamment l’adoption d’une directive sur le bien-être au travail et les risques psychosociaux (RPS), une législation établissant des exigences minimales pour le télétravail dans l’Union et une autre directive sur le droit à la déconnexion pour les télétravailleurs.
Pour les parlementaires européens, les Etats membres devraient aussi préparer, dans leurs stratégies nationales de SST, des plans de réponse aux futures crises sanitaires, en mettant l’accent sur la protection de la santé des professionnels de santé et des travailleurs de première ligne, très sollicités face au Covid-19. Pour appuyer les stratégies de prévention, les eurodéputés suggèrent de renforcer les services nationaux de santé et de sécurité, de même que les inspections du travail, avec un inspecteur pour 100 000 travailleurs comme le préconise l’Organisation internationale du travail. Sur tous ces points, le Parlement sera-t-il entendu ? Chercheur à l’Institut syndical européen, Tony Musu en doute : « Je pense que la Commission européenne se limitera à faire ce qu’elle a annoncé dans sa stratégie et rien de plus, malgré la résolution très ambitieuse adoptée par le Parlement. Par exemple, elle est loin de proposer une directive sur les risques psychosociaux. »