Expertise à Bichat après le suicide d'une cadre

avril 2009

Coïncidence malheureuse, les représentants du personnel au CHSCT de l'hôpital parisien Bichat-Claude Bernard ont appris en juillet le suicide d'une de leurs collègues le jour même où ils déposaient une procédure d'alerte pour danger grave et imminent. Pour le syndicat Sud Santé-sociaux de l'établissement, ce drame est incontestablement lié aux conditions de travail insupportables de la jeune femme. Le syndicat demande donc que ce suicide soit reconnu comme accident du travail. Cadre soignante dans un service de radiologie, la jeune femme aurait en effet laissé une lettre d'adieu pour ses proches dans laquelle elle mettrait clairement en cause la lourdeur de ses tâches professionnelles. "Seule à assurer le travail de quatre cadres, cette jeune femme travaillait entre 12 et 14 heures par jour, week-ends et jours fériés compris. Elle avait plus de 200 jours de récupération à prendre", précise Sandrine Desgrugilliers, élue Sud au CHSCT de Bichat. Une enquête interne diligentée par l'AP-HP n'a pas montré de lien entre ce suicide et les conditions de travail, la direction évoquant des problèmes personnels. A l'initiative des élus Sud, le CHSCT de l'établissement a fait appel à un cabinet d'expertise indépendant, Alpha Conseil. Dans l'attente des conclusions de l'expert, les autres syndicats restent très prudents sur les liens éventuels entre ce drame et les conditions de travail. Plusieurs militants syndicaux rappellent néanmoins que nombre de postes de cadres restent vacants dans les services.