Fleuristes exposés aux pesticides : l'Anses chargée d'étudier les risques
Dans quelle mesure les fleuristes sont-ils exposés aux pesticides et quel est l’impact sanitaire de cette exposition : telles sont les questions posées à l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) par les ministères du Travail et de l’Agriculture. Tous deux ont saisi conjointement l’agence mi-décembre, comme l’ont révélé fin janvier la Cellule investigation de Radio France et Le Monde. C’est le témoignage, en octobre 2024, de Laure Marivain, la maman de la petite Emmy, dont le Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides a reconnu le lien entre le décès d’une leucémie à 12 ans et son exposition in utero à un produit à base de glyphosate, qui a déclenché cette saisine. Relayant ce témoignage, l’association écologiste Robin des Bois, avait la première envoyé une saisine à l’Agence sanitaire (dont elle est membre du conseil d’administration), saisine qui a été élargie par les ministères.
Pour mesurer l’exposition des professionnels de la fleur, l’Anses procèdera à des relevés via « des patchs sur la peau » ou « des analyses de sang ou d’urine » ou « des mesures de l’air qu’ils respirent », selon Henri Bastos, directeur scientifique Santé-Travail de l’Anses, interrogé par France Info. L’objectif est de formuler des recommandations aux pouvoirs publics pour renforcer la protection des fleuristes, avec notamment des évolutions de la réglementation. Aujourd’hui en effet, il n’existe aucune réglementation relative aux résidus de pesticides sur les fleurs coupées vendues en France, alors que plus de 80% d’entre elles sont importées de l’étranger, notamment d’Afrique de l’Est, où elles sont cultivées avec des produits interdits en Europe, car dangereux pour la santé. L’expertise durera près de deux ans.