"Des gens dans un état d'épuisement complet"
"Il y a une dizaine d'années, j'ai commencé à voir arriver à la consultation de toxicomanie des patients atypiques : "Je ne suis pas toxicomane, mais pour travailler, j'utilise des produits dont je ne peux plus me passer. Est-ce que vous pouvez faire quelque chose ?" Des démarches solitaires, car ils ont honte. Des gens au pied du mur. Ce qui les décide ? Ils sont dans un état d'épuisement complet, se sont fait peur en associant des médicaments ou ont pété les plombs. Comme ce sous-directeur d'entreprise qui avait entièrement détruit son bureau. Dans un premier temps, ils ont consulté un généraliste pour un trouble, angoisse ou fatigue, et se sont vu prescrire un traitement. Mais pour un petit nombre, celui-ci s'avère inefficace. Ils tentent alors de conserver un fragile équilibre en le modifiant. Et cette automédication conduit au débordement. La prise en charge s'appuie sur une réflexion sur la place du travail et la notion de stress, sur ce sur quoi ils peuvent avoir la main. Après, aux patients d'oeuvrer à adapter leur travail aux exigences de leur santé. Il y a des choses négociables : aménagements horaires, charge de travail, télétravail..., où le médecin du travail a un rôle important à jouer."