La grande pénurie des médecins de prévention
La médecine de prévention n'est pas le point fort de l'Education nationale. Sur les 80 recrutements annoncés en 2010, indique Josette Théophile, directrice générale des ressources humaines du ministère, " il en reste encore environ 40 à faire. Notre souhait est d'arriver à un réseau d'un médecin par département, plus un coordonnateur académique. Mais il y a un problème de pénurie, il nous faut travailler autrement, coopérer avec d'autres médecins, comme on le fait pour le bilan santé à 50 ans expérimenté avec la MGEN ". Il est recommandé aux recteurs de proposer à ces contractuels une rémunération alignée sur la grille du Cisme1 . Mais " il existe des disparités entre académies et la perspective de suivre 15 000 agents en rebute plus d'un !, note Sylvie, médecin de prévention. Dans la pratique, il faut cibler ses priorités : les urgences, les personnes nécessitant un suivi particulier, l'accompagnement des retours au poste ou reclassements, mais pas de visites systématiques ni prévention. " Certes, il existe tout un dispositif pour les personnes ayant des problèmes de santé : postes allégés (1 862 agents à la rentrée 2010), aménagés, adaptés pour les réorientations (2 734 possibilités d'affectation)... Mais, selon l'Unsa, le ministère est " dans l'incapacité de présenter un bilan sérieux de ce qui a bénéficié à nos collègues ". Pour les problèmes de santé mentale - 60 % des pathologies dans l'activité de Sylvie, qui observe une hausse des dégradations réactionnelles à la situation de travail -, les agents disposent du réseau PAS (pour " prévention, aide et suivi ") de la MGEN. Reste que, quand un prof ne peut plus faire classe, les possibilités de reclassement s'amenuisent, compte tenu des suppressions de postes, et ce dans toute la fonction publique.
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Centre interservices de santé et de médecine du travail en entreprise.