Un horaire de travail source de dilemme pour les syndicats

octobre 2018

Inquiets de la généralisation du travail en 12 heures, les quatre centrales syndicales CGT, FO, Sud et Unsa ont demandé au ministère de la Santé, en juillet 2015, un moratoire sur sa mise en place dans les établissements. Un groupe de travail a été créé la même année par le CHSCT du Conseil supérieur de la fonction publique hospitalière, afin de mieux encadrer cette mise en place et de prévenir les risques pour la santé. Avec la participation de FO et de la CFDT, mais pas celle de la CGT et de Sud, qui jugent ces journées de 12 heures illégales. "Nous sommes opposés aux 12 heures par principe, mais nous souhaitions réfléchir à des mesures de prévention puisque cette organisation est déjà en place dans nombre d'établissements", justifie Denis Garnier, pour FO Santé. Après plus d'un an de travail et l'audition de nombreux experts, le groupe de travail a élaboré en décembre 2016 un document proposant des recommandations et démarches de prévention adaptées, lesquelles n'ont jamais été officiellement publiées. Au grand regret de FO et de la CFDT. "La Fédération hospitalière de France a vu dans le document à paraître une contrainte dans la libre organisation du travail, et le ministère de la Santé n'a pas voulu se fâcher avec les employeurs hospitaliers. Tout cela a conduit à la non-publication des préconisations pour laisser libre cours à l'arbitraire sur la question", constate amèrement Denis Garnier. Bien qu'opposées aux 2 × 12 heures, les fédérations syndicales doivent aussi composer localement avec les demandes des soignants, favorables à cet horaire de travail. Un vrai dilemme pour elles, qui doivent arbitrer entre les risques pour la santé ou l'emploi et les souhaits des personnels.