Un jeu de mistigri
Depuis 2011, des représentants cégétistes des traminots se retrouvent régulièrement pour mettre en commun leur expérience et faire le point sur les différentes démarches engagées dans leurs entreprises respectives à propos des conditions de travail dans les tramways. Et de l'impact du système dit "Vacma" (veille automatique à contrôle de maintien d'appui). "Il a fallu déposer des alarmes sociales pour se faire entendre des directions et pour que la question soit traitée", souligne Richard Jaubert, secrétaire fédéral de la CGT transports. Les syndicalistes se heurtent en permanence à un jeu de mistigri entre les différents acteurs. La société de transport renvoie le problème à l'instance organisatrice de l'activité de transport en commun dans les agglomérations, qui elle-même botte en touche en se retranchant derrière la position du ministère chargé des Transports. C'est en effet ce dernier qui émet des prescriptions et donne un avis sur la sécurité avant la mise en service du tramway. Or il donne des indications contradictoires concernant le système de veille, quand il ne renvoie pas la patate chaude à l'Union des transports publics et ferroviaires, laquelle est chargée d'une étude sur la Vacma... Pourtant, les alternatives à la Vacma existent, comme une simple veille automatique au pied sans obligation de relâchement périodique. Ce système, déjà implanté à Nantes, Saint-Etienne ou Besançon, va être installé à Montpellier, suite à un accident mortel en 2012, et à Clermont-Ferrand, en raison du nombre de maladies professionnelles reconnues.