Jour de carence à l’Education nationale
Les agents de la fonction publique le savent, le premier jour de congé maladie ordinaire (CMO) ne leur est plus indemnisé depuis 2018. Via une étude de données correspondant à la période 2006-2009, l’Insee a cherché à évaluer les impacts de ce « jour de carence » sur les absences du personnel de l’Education nationale, soit 16 % de l’ensemble des fonctionnaires.
Premier constat de ses observations publiées dans Documents de travail de mars dernier : la suppression de l’indemnisation du premier jour de CMO a entraîné en moyenne une baisse de 23 % de la fréquence des arrêts maladie. Cet effet est particulièrement notable sur les épisodes de courte durée, puisque les absences d’un jour diminuent de 44 %, et celles de 2-3 jours de 27 %. Malgré l’application de ce jour de carence, souligne encore cette étude, les femmes, tout comme les personnels les moins qualifiés et ceux travaillant en zone d’éducation prioritaire (ZEP), restent les plus fréquemment absents. Et donc, les plus atteints financièrement.
Par ailleurs, en croisant certains de ses travaux à ceux de la direction statistique du ministère du Travail (Dares) et de l’Assurance maladie, l’Insee montre que cette réforme n’a pas eu d’impact significatif à court terme sur la santé perçue des salariés du secteur public, par rapport à ceux du secteur privé. Pas plus qu’elle n’en a eu sur leur recours aux soins (consultations médicales, délivrances de médicaments et hospitalisations). Quant aux effets sur le long terme de cette mesure, « cette étude ne permet pas de conclure », indique le document.