L’amiante serait responsable de cancers du larynx et des ovaires
Le Centre international de recherches sur le cancer (Circ) va réviser la cancérogénicité de l'amiante pour de nouvelles localisations : larynx, ovaires et cancer colo-rectal.
L’exposition à l’amiante serait responsable de cancers du larynx et de cancers des ovaires, en plus du redoutable mésothéliome (cancer de la plèvre) et du cancer bronchopulmonaire. C’est, selon nos informations, ce qui ressort des travaux non encore publiés d’un groupe experts internationaux de différentes disciplines, qui s’est réuni du 16 au 24 mars dernier, au Centre international de recherches sur le cancer (Circ) à Lyon.
Ce groupe de travail était chargé de réviser la monographie du Circ consacré notamment à l’amiante. Les experts ont évalué, à partir des nouvelles études scientifiques publiées ces dernières années, le degré de risque de cancérogénicité de l’exposition à l’amiante pour différents organes.
Pour le larynx et les ovaires, l’amiante serait un cancérogène « avéré », c’est à dire présentant une « évidence épidémiologique suffisante ».
Un effet cancérogène possible dû aux fibres d’amiante a également été considéré comme plausible pour le cancer colo-rectal, avec une évidence « limitée », mais très fortement suggestive. De même, le cancer du pharynx et de l’estomac sont considérés comme possiblement liés à une exposition à l’amiante, mais avec une évidence plus « limitée ».
Cette évolution importante des connaissances sur la cancérogénicité de l’amiante devrait entraîner des répercussions sur la reconnaissance de nouvelles maladies professionnelles ainsi que sur la surveillance médicale des salariés qui ont été ou sont encore exposés à l’amiante. Jusqu’à présent, les pathologies prises en compte dans le suivi médical n’ayant pas de véritables perspectives thérapeutiques, la généralisation du dépistage prévu par la réglementation ne s’est jamais mise en place, malgré la pression des associations de victimes.
Le seul bénéfice attendu était d’ordre social, avec l’amélioration de la reconnaissance des maladies professionnelles et l’accompagnement des malades. Mais les pouvoirs publics et les employeurs qui ont vu la facture de l’indemnisation des malades s’alourdir considérablement ces dernières années, n’ont jamais vu d’un très bon œil l’organisation d’un dépistage de masse.
Les nouvelles localisations de cancer désormais considérées comme pouvant être induites par l’amiante risquent de changer la donne. Nul doute qu’elles vont nourrir les travaux de la Haute autorité de santé (HAS), laquelle a été saisie par la Direction générale de la santé (DGS) pour rédiger de nouvelles recommandations sur le suivi post professionnel consécutif à une exposition à l’amiante.