L'association Ciné Travail met en scène le débat
La démarche de l'association Ciné Travail, qui s'est constituée à Lyon en 2000, ne manque pas d'originalité. Son but ? Créer des rencontres entre des représentants du monde du travail et de l'entreprise, des chercheurs en sciences humaines et sociales et des professionnels de l'image sur un thème : filmer le travail, pourquoi et comment ? Vaste programme ! Qui se concrétise avec l'organisation de soirées autour de documentaires : " Il s'agit de nourrir le débat sur les questions du travail à partir d'une oeuvre, d'une façon plus concrète et moins théorique qu'on pourrait le faire à partir d'un exposé. Avec un film, nous avons un rapport plus sensible ", expose Bernard Bouché, un des membres de l'association. Pour que ce débat soit riche, les séances essaient de réunir à la même table le réalisateur (ou un des professionnels du film), un des témoins qui a été filmé et un intervenant extérieur (syndicaliste, ergonome...), qui apporte un point de vue complémentaire ou une distance critique : " Cette formule marche bien, parce que ces trois postures différentes se confrontent ; cela approfondit les échanges. "
Si elle note une certaine faiblesse de la production audiovisuelle sur le travail, l'association estime ne pas manquer de matière. " Même si les films ne sont pas bons, ils permettent toujours le débat, suscitent l'adhésion ou la controverse ! " Celle-ci n'a pas manqué lors de la soirée organisée à l'automne dernier autour du film de Mathias Gokalp Rien de personnel. Pour Bernard Bouché, le réalisateur y défend un point de vue contestable, à savoir que le travail est aliénant : " Or, à l'association, nous pensons que chacun met du sens dans son travail... "