L’hôpital favorise les risques psychosociaux
En matière de risques psycho-sociaux, la fonction publique hospitalière fait figure de mauvais élève. C’est en tout cas ce qui a retenu l’attention de l’Institut syndical européen (Etui) dans les chiffres publiés en septembre dernier par la direction de l'Animation de la recherche, des Etudes et des Statistiques (Dares), constituant un volet psychosocial de l’enquête Sumer de 2017. Les personnels de ce secteur étaient ainsi 35 % à souffrir de tensions au travail. Rien d’étonnant, remarque l’Etui, puisque l’environnement hospitalier est ordinairement « caractérisé par une charge de travail élevée et une faible latitude dans la prise de décision - deux facteurs de risques psychosociaux. »
Tous les salariés ne sont pourtant pas soumis à ces contraintes, sources de souffrance : 16 % d’entre eux, parce qu’ils sont cadres, peuvent s’y soustraire grâce aux latitudes permises par leur statut. Les autres, en revanche, doivent répondre aux exigences de procédure et aux délais stricts d’exécution. En particulier les femmes, qui sont 40 % à subir les pressions contre 29 % des hommes.
Plus que les autres professions, le personnel hospitalier est aussi exposé à six facteurs de risques supplémentaires, tous générateurs de stress impactant la santé : les comportements d’hostilité et de mépris à son égard, le déni de reconnaissance et les agressions verbales et physiques. Offenses dont sont majoritairement victimes les hommes, à la différence des violences sexuelles visant essentiellement les femmes.
La crise sanitaire du Covid-19, intervenant dans un contexte aussi défavorable, risque fort d’exacerber les difficultés déjà existantes.