L'IRM, une exigence abusive
La majorité des rejets de reconnaissance d'un TMS de l'épaule en maladie professionnelle est due à l'absence d'IRM dans le dossier de la victime. Depuis la révision, en 2011, du tableau 57 A relatif à cette pathologie, point de reconnaissance sans cet examen pour confirmer le diagnostic médical. Sauf que peu de médecins généralistes ou de rhumatologues sont au fait de la procédure. La pathologie et son lien avec le travail sont bien souvent flagrants, et un examen moins coûteux apparaît suffisant. "Quand il n'y a pas besoin d'un IRM pour prouver quoi que ce soit, les généralistes ne voient pas l'intérêt d'en prescrire un, d'autant plus que cela coûte cher : une telle prescription est contraire aux principes de bonnes pratiques", explique Marie Pascual, médecin du travail, représentante CFDT à la commission des pathologies professionnelles du Conseil d'orientation des conditions de travail (Coct). En cas d'absence de pièce justificative type IRM, le médecin de la caisse de Sécurité sociale pourrait se rapprocher du médecin traitant pour le signaler. C'est rarement, voire jamais le cas. Il est plus simple pour la caisse d'opposer un refus administratif à la victime, laquelle devra saisir la commission de recours amiable, puis le tribunal des affaires de Sécurité sociale... avec zéro chance d'aboutir !