L’OIT veut un monde du travail résistant aux crises sanitaires
Tirer les leçons de la pandémie de Covid-19 pour préparer un monde professionnel plus résilient, capable de faire face à d’autres urgences sanitaires : c’est en substance le message délivré le 28 avril par l’Organisation internationale du travail (OIT), dans un rapport publié à l’occasion de la Journée mondiale pour la sécurité et la santé au travail. Celui-ci s’appuie sur des constats accablants, sommes des bouleversements planétaires et sans précédents qui ont affecté les travailleurs depuis un an. En premier lieu, les soignants paient un lourd tribut, avec 7 000 décès officiellement recensés et près de 20 % d’entre eux signalant des symptômes de dépression et d’anxiété, liés au risque d’infection et à la pression. Les télétravailleurs, dont le nombre s’est envolé, ont eu du mal à garder le moral, selon 65 % des entreprises interrogées par l’OIT, et souffrent de troubles musculosquelettiques. Et dans le secteur de l’économie informelle, beaucoup ont continué leur activité malgré les mesures de restriction, courant le risque d’être contaminés, alors que la plupart ne bénéficient pas d’une protection sociale de base.
C’est pourquoi « la reprise et la prévention requièrent de meilleures politiques nationales, de meilleurs cadres institutionnels et réglementaires », plaide le directeur général de l’OIT, Guy Rider. Voilà qui suppose d’investir dans les dispositifs de santé et sécurité au travail et de les intégrer aux plans de préparation et de réponse aux crises. Et l’OIT de rappeler l’importance de la mise en place des normes internationales qu’elle a élaborées, qui sont autant d’orientations concrètes sur la manière de relever ces défis.