Un long arrêt maladie pénalise la carrière
Parmi les personnes ayant connu un arrêt maladie de plus d'un mois, 15,1 % des femmes et 11,4 % des hommes sont au chômage ou en inactivité l'année suivante, révèle une étude de la direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques (Drees) du ministère de la Santé. L'effet est d'autant plus marqué que la période passée en arrêt maladie est longue ; ainsi, après un arrêt de plus de 60 jours, 18,9 % des femmes et 14,2 % des hommes sont dans cette situation. Ces chiffres contrastent avec le cas des salarié(e)s n'ayant pas eu d'arrêt maladie, puisque seulement 7,1 % d'entre elles et 4,4 % d'entre eux connaissent une situation d'emploi dégradée un an plus tard. Le risque de chômage et - dans une moindre mesure - d'inactivité consécutif à des arrêts longs ne s'explique pas uniquement par la moindre qualité de l'emploi (en termes de salaire, de qualification, de statut...) des personnes en mauvaise santé. Même lorsque ces caractéristiques sont prises en compte, les effets pénalisants des arrêts de travail demeurent.
Les congés maternité sont plus souvent suivis d'une année d'inactivité que les arrêts maladie supérieurs à 60 jours. Cependant, lorsque les femmes se maintiennent en emploi après une naissance, elles reprennent, en majorité, une activité sans interruption. Les hommes reprenant un emploi après une période de chômage, d'activité réduite ou d'inactivité ont moins souvent d'arrêts maladie (le taux de recours à ceux-ci est de 15 %) que ceux qui sont restés en emploi deux années consécutives (18 %). Ce résultat semble indiquer qu'ils anticipent les risques de trajectoires professionnelles dégradées associés à ces arrêts de travail. Mais il peut aussi traduire une propension plus forte à travailler malgré la maladie.