De l'utilité des formations scolaires en santé au travail
Soucieux d'évaluer les effets - bénéfiques, si possible - des formations en santé et sécurité au travail (SST) reçues dans les filières professionnelles, Stéphanie Boini, Régis Colin et Michel Grzebyk, de l'Institut national de recherche et de sécurité, ont suivi pendant deux ans 755 jeunes en sortie du système scolaire dans diverses régions de France. Chez ces jeunes, 158 accidents sont survenus durant les deux années. Les résultats de l'analyse, parus l'an passé dans le British Medical Journal, font ressortir deux informations. D'une part, l'existence d'une formation scolaire en SST divise par deux la probabilité d'être victime d'accident au cours de ces deux ans.
Secourisme
D'autre part, si le jeune a également suivi une formation de sauveteur secouriste du travail, le risque baisse à nouveau d'un tiers. Les auteurs soulignent que ces deux constats restent valables si les jeunes trouvent finalement un emploi dans un métier différent de ceux auxquels leur formation initiale les destinait. Cela plaiderait pour maintenir, et même renforcer, l'enseignement généraliste en SST dans les CAP, BEP, bac pro ou BTS, et aussi, apparemment, pour développer les formations au secourisme. Ce dernier point prête à réflexion, même si les auteurs ne le commentent pas spécifiquement : devenir secouriste peut-il amener à s'investir davantage dans la recherche d'un environnement de travail plus sûr ?