Maladies chroniques et inégalités sociales de santé
Le risque de développer une maladie chronique n’est pas uniquement dû à l’âge. Il augmente aussi avec un autre facteur significatif : le niveau de vie. A âge et sexe comparable, par exemple, les 10 % de la population française les plus modestes ont 2,8 fois plus de diabètes que les 10 % les plus aisés. C’est également vrai pour d’autres maladies chroniques, comme celles du foie ou du pancréas, avec une occurrence 2,2 fois plus élevée chez les plus modestes. Ceux-ci ont aussi 2 fois plus d’atteintes psychiatriques, 1,6 fois plus de maladies respiratoires, 1,5 fois plus de pathologies neurologiques ou dégénératives et 1,4 fois plus de maladies cardiovasculaires. Ces constats, valables pour la période 2016-2017, émanent du numéro d’octobre d’Etudes et Résultats, publication de la direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques (Drees) du ministère de la Santé.
D’un point de vue socioprofessionnel, la probabilité pour les ouvriers de développer une maladie psychiatrique est multipliée par 2 par rapport aux cadres, par 1,9 pour un diabète, par 1,5 pour une maladie neurologique, dégénérative, du foie ou du pancréas, par 1,4 pour une atteinte respiratoire et par 1,3 pour une pathologie cardioneurovasculaire. En revanche, signale l’étude, « aucune différence significative de risque n’a été mise en évidence dans la catégorie des cancers ». Bien entendu, en augmentant la mortalité dans les populations touchées, « les maladies chroniques renforcent les inégalités sociales en matière d’espérance de vie ». Avec une répartition inégale selon le sexe. En effet, les hommes qui en sont atteints vivraient en moyenne jusqu’à 79,8 ans et les femmes jusqu’à 85,3 ans. Soit, respectivement, 12 ans et 9,3 ans de moins que les personnes qui n’en développent aucune.