Les métiers victimes du Covid
Selon le métier et son lieu d’exercice, la crise sanitaire a entraîné des conséquences différentes sur les conditions de travail. C’est ce que montre une analyse de la direction des études du ministère du Travail (Dares), publiée dans l’ouvrage de l’Insee Emploi, chômage, revenus du travail, sorti en juin 2022. Ainsi, 21 % des salariés des « métiers avec une pratique fréquente du télétravail » ont vu la durée de leur planning s’allonger et 16 % ont connu davantage d’horaires décalés. Sur le plan de la santé, ils sont 33 % à avoir plus souffert de troubles du sommeil et 27 % ont ressenti des douleurs physiques plus fréquentes. Autre phénomène lié à la crise du Covid : l’intensité du travail et les exigences émotionnelles ont augmenté. Cette augmentation a été ressentie par 41 % de ceux qui occupent des « métiers dits essentiels au travail intense », dans l’éducation, la santé, le social ou encore la sécurité (police, armée, pompiers). Souvent en contact avec le public, ils ont été plus exposés à des tensions. 10 % d’entre eux signalent en outre une hausse des conflits de valeurs. Ces salariés ont été les plus troublés dans leur sommeil (37 %), et les plus contaminés par le Sars-Cov-2 (24 %). Dans les « métiers dits essentiels au travail moins intense » (agents d’entretien, aides‑soignants, métiers de service à la personne, caissiers…), la dégradation des conditions de travail a été moins marquée. Sauf pour les aides-soignants, davantage soumis aux exigences émotionnelles. Dans ce groupe, le sens du travail s’est renforcé, effet de la valorisation de ces métiers pendant l’épidémie.