Les migrants, sacrifiés de l'industrie automobile
La peinture des véhicules dans les usines automobiles attire particulièrement l'attention d'Alice Hamilton dans les années 1910-1914. La tôle des voitures et des camions est couverte de 14 couches de peinture dans les usines Ford, jusqu'à 19 chez Packard ou chez Pullman. Entre chaque application, la couche précédente est poncée et les poussières de plomb contenues dans la peinture sont inhalées par les ouvriers, notamment ceux qui peignent les plafonds intérieurs des voitures, coincés dans l'habitacle.
Alice Hamilton découvre que la plupart des ouvriers qui effectuent ce travail ne sont pas des peintres qualifiés, trop conscients de la dangerosité du travail, mais des immigrants récents, paysans originaires de Hongrie, de Serbie, de Pologne ou d'Italie. Dans ce secteur, comme dans beaucoup d'autres, le turn-over rapide des ouvriers migrants permet aux industriels américains d'éviter d'être confrontés aux maladies professionnelles.