Le ministre du Travail propose de négocier là où il y a du stress
Le maître mot de ce rapport sur le stress est " consensus ". Comment comptez-vous procéder ?
Xavier Bertrand : Je pense réellement qu'en la matière, l'Etat ne pourra avancer qu'avec les partenaires sociaux et les entreprises directement concernées par le coût humain, social et économique que représentent les risques psychosociaux pour leur activité. Pour cela, je souhaite que soit mise en place le plus rapidement possible une enquête nationale annuelle destinée à mesurer précisément le stress au travail. Dès 2009, cet indicateur permettra à chacun de se fonder sur un constat indiscutable, qui sera une première étape dans la création d'un consensus social entre tous les acteurs pour la détection et la prévention du stress. Grâce à cet indicateur, nous pourrons identifier les secteurs d'activité et les branches où le stress est supérieur à la moyenne nationale. Je veux mettre en débat l'idée que, dans les branches où ce constat sera fait, la négociation soit rendue obligatoire.
Que pensez-vous des propositions, d'une part, d'extension du droit d'alerte aux risques psychosociaux et, d'autre part, de renforcement des incitations financières ?
X. B. : Je suis favorable à ce que le rôle des membres des CHSCT soit renforcé dans le domaine de la prévention des risques psychosociaux par une meilleure formation, l'extension du dispositif d'alerte et l'allongement de leur mandat. En ce qui concerne la branche AT-MP, nous devons effectivement mener une réflexion sur l'efficacité des mécanismes de tarification vis-à-vis de la prévention.