La mise en garde du Conseil de l'ordre
Le Conseil national de l'ordre des médecins (Cnom), inquiété par les échos de projet de réforme de la médecine du travail, avait émis des préconisations à l'intention du gouvernement. C'était au mois de juin, bien avant que la réforme des retraites ne serve de fenêtre de tir pour procéder à des changements. Mais certaines de ces préconisations restent d'actualité. Ainsi, la sollicitation des médecins généralistes pour compenser la pénurie de médecins du travail doit obéir à des règles. Le Cnom précise que les visites médicales et examens cliniques ne doivent pas être " déconnectés d'une connaissance du milieu de travail " et suggère que les médecins généralistes puissent exercer des vacations au sein même des services de santé au travail. Mais le point le plus important a trait à l'indépendance des médecins, " qui ne doit pas être altérée par de nouvelles règles de gouvernance. Il ne peut appartenir au directeur de service de santé au travail de définir de son propre chef les orientations et objectifs médicaux. Le directeur doit se centrer sur un rôle de coordination et d'organisation du travail, indispensable au bon fonctionnement du service, et doit être le facilitateur des missions que la loi confie aux médecins ".
A l'issue du vote du 15 septembre à l'Assemblée nationale, l'Ordre des médecins a marqué son opposition au texte, estimant qu'il " ne répond pas aux attentes des salariés, qui doivent bénéficier d'une prise en charge globale de leur santé ", ni " aux nécessités de l'exercice des médecins du travail dans le respect de leur indépendance technique ".