Moins d'heures en fin de carrière
On s'en souvient peut-être, il a existé en France un dispositif dit de "préretraite progressive" (PRP), auquel la réforme des retraites de 2003 a mis fin, sans grand effort pour justifier cette décision. La PRP permettait aux salariés de réduire leur temps de travail dans les dernières années de leur carrière, sans une trop forte perte de revenus. Ce dispositif correspondait sans doute à un vrai besoin social, car sa disparition n'a pas empêché le travail à temps partiel de se développer chez les seniors - même au prix, cette fois, d'un salaire moindre.
Disparités sociales
En témoignent les résultats présentés par Claire Létroublon dans une publication du ministère de Travail1 : en 2016, 23 % des salariés de 55-64 ans avaient un travail à temps partiel (TTP), soit 5 points de plus que pour les salariés de 30-54 ans. Le pourcentage monte même à 29 % après 60 ans et augmente avec l'âge pour les hommes comme pour les femmes. Ce TTP des seniors a une durée hebdomadaire moyenne de 22,1 heures, un peu moins chez ceux qui en bénéficient pour raison de santé (20,7), davantage chez ceux qui ont opté pour le TTP afin d'avoir du temps disponible (26,2). Cette distinction entre les motifs recouvre des disparités sociales : les ouvriers ont 5,6 fois plus de probabilité que les cadres de déclarer être à temps partiel pour raison de santé. Là aussi, rassemblons les souvenirs : la fin de la PRP a coïncidé avec une montée des licenciements pour inaptitude. Ce n'était pas un hasard.
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"Les seniors au travail. La durée du travail est-elle plus faible à l'approche de la retraite ?", Dares Analyses n° 50, août 2017.