Nanomatériaux, un problème de taille !
Le bilan est loin d’être satisfaisant. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a publié, le 1er décembre dernier, une évaluation du dispositif national de déclaration obligatoire des nanomatériaux. Sur les 52 000 déclarations analysées, 90 % des données de caractérisation, concernant par exemple la dimension ou la surface spécifique des nanos, ne sont pas exploitables ! Or, sans ces données, il est difficile voire impossible d’évaluer leurs risques sanitaires potentiels. L’enjeu est de taille. Du fait de leurs propriétés, les nanomatériaux entrent dans la composition d’un grand nombre de produits de la vie courante, exposant ainsi les consommateurs mais aussi les travailleurs qui les utilisent ou qui les fabriquent. Plus de 400 000 tonnes de substances à l’état nanoparticulaire sont produites ou importées chaque année en France. Encore aujourd’hui, les connaissances concernant les expositions à ces produits ou leurs effets sur la santé humaine sont limitées. Certaines de ces substances ont déjà montré des propriétés toxiques, comme les nanotubes de carbone. C’est pourquoi il est important que déclarants et pouvoirs publics s’engagent à trouver des solutions permettant d’améliorer le recueil des données, afin de mieux connaître les propriétés des substances mises sur le marché et en assurer la traçabilité. Il y va de la santé publique et de la sécurité du consommateur.