"Notre position est une première mondiale"
En quoi cet avis de l'Afsset est important ?
Notre position sur les fibres courtes d'amiante (FCA) est une première mondiale. Nous sommes les premiers à dire officiellement qu'il faut faire quelque chose. Alors, certes, les FCA restent moins dangereuses que les fibres classiques - longues ou fines -, mais le risque ne peut être écarté. Dans de nombreux établissements recevant du public, on arrive à un taux de fibres courtes très important, ce qui constitue une réelle exposition à l'amiante. Le nouveau seuil spécifique que nous proposons d'instaurer serait un bon indicateur du niveau de dégradation de ces matériaux, une sorte d'incitation à faire quelque chose. Notre proposition de passer à la microscopie électronique en environnement de travail est aussi très importante. Son adoption nous placerait à l'avant-garde des pays occidentaux.
La nouvelle réglementation proposée suffira-t-elle à couvrir le risque ?
La lutte contre l'amiante est un travail progressif, et le nouveau "tour de vis" que nous proposons, comme l'abaissement des différents seuils ou l'inclusion des fibres fines en environnement de travail, s'inscrit dans cette démarche. La réglementation, passée ou à venir, est donc bien structurée. Je pense, en revanche, qu'il peut y avoir des insuffisances dans son application. La question des protections individuelles des personnels chargés du désamiantage est également essentielle. Le ministère du Travail va nous saisir sur cette question. Nous ferons alors des propositions.