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Orange : les indicateurs du stress à nouveau dans le rouge

par Eliane Patriarca / 19 février 2025

L’enquête triennale menée chez l’opérateur fait état d’une nette augmentation des risques psychosociaux. Elle témoigne d’un malaise social nourri par la perte de sens du travail et l’incompréhension du projet d’entreprise.

L’enquête sur les conditions de travail et le stress réalisée en décembre 2024 auprès de tous les salariés du groupe Orange doit être présentée aujourd’hui à la direction et aux organisations syndicales. Il s’agit de la sixième édition d’une enquête triennale, dont le principe et le rythme ont été décidés après la vague de suicides qui avait secoué le géant des télécom en 2008 et 2009. Elle est menée dans le cadre du Comité national de prévention du stress (CNPS), instance créée en 2010, après la crise, et qui comprend un représentant de la direction et douze membres des organisations syndicales - 6 CFE-CGC, 4 CFDT et 2 CGT. L’enquête, réalisée par le cabinet d’expertise indépendant Secafi, consiste en un questionnaire de plus de 150 items portant sur les facteurs des risques psychosociaux au travail.D’après les informations de Santé&Travail, l’enquête a enregistré un taux de participation record de 55% (contre 45% lors de la précédente édition), témoin de la manifestation d’un malaise social. La plupart des indicateurs visant à mesurer l'état de stress sont en nette dégradation. Surtout, l’enquête montre que les services les plus affectées par la vague récente de suicides – trente suicides et tentatives de suicides depuis deux ans, dont un reconnu en accident du travail en 2023 – sont aussi ceux qui ont connu le plus de restructurations : Orange Business Service (OBS), touché par un vaste plan de départs volontaires et la Direction technique des services informatiques (DTSI). 

La « fierté d’appartenance » au groupe montre apparaît en nette baisse et c’est sur cette question que les salariés ont laissé le plus de témoignages libres (verbatim), soulignant une perte de sens du travail et une incompréhension du projet de l’entreprise. Autant de signaux d’alerte pour les organisations syndicales et une direction en poste depuis trois ans.