Pas d’union en Europe sur le Covid d’origine professionnelle

par Frédéric Lavignette / 03 mai 2021

Au sein de l’Union européenne, la reconnaissance du Covid-19 comme atteinte professionnelle est pour le moins disparate. Tout dépend de la façon dont la juridiction de chaque pays appréhende la contamination par le virus sur le lieu de travail, résume l'Institut syndical européen (Etui), à l’issue d’un récent séminaire consacré au sujet.
En Italie, par exemple, le fait d’attraper le Covid-19 sur son lieu d’activité est considéré comme un accident de travail. En Espagne ainsi qu’en France, c’est plutôt une maladie professionnelle.
Pour être reconnue comme telle, la corrélation entre la pathologie et l’exposition sur le lieu de travail doit être démontrée. Etablir ce lien nécessite souvent de longues procédures médicales et administratives complexes, alors même que certains secteurs, ceux de la santé et des services sociaux par exemple, sont d’évidence propices à cette exposition.
En République tchèque, il n’est toutefois pas nécessaire de prouver que la maladie est la conséquence directe de l’activité du salarié. Au Portugal, seuls les travailleurs de la santé et de la sécurité peuvent prétendre à la reconnaissance. La France a de son côté exclu un large éventail de secteurs, les travailleurs malades du Covid-19 n’ayant plus qu’à faire valoir leurs droits par des actions en justice. Quant aux Pays-Bas, rien de tout cela, puisque la contamination par le virus ne peut en aucun cas donner lieu à la reconnaissance d’une atteinte professionnelle indemnisable. Encore une démonstration qu’en matière de prise en charge des victimes du travail, les règles communes n’existent pas en Europe.