Un passeport dosimétrique européen qui suscite des craintes

juillet 2011

En discussion dans le cadre de la future directive sur la radioprotection, la mise en place d'un passeport dosimétrique européen, à l'initiative des employeurs, permettrait d'offrir une meilleure visibilité du bagage d'irradiation de chaque salarié. Certains acteurs craignent toutefois que ce document n'institutionnalise la gestion des emplois et des parcours professionnels par la dose. Jean-Denis Combrexelle, directeur général du Travail, affiche sa " prudence " vis-à-vis du passeport européen et affirme vouloir " rester vigilant face aux dérives toujours possibles du nomadisme des travailleurs du nucléaire, avec le cumul d'expositions que cela pourrait entraîner "" Dans le cas du passeport européen, les informations dosimétriques seraient consultables par l'employeur, souligne pour sa part un syndicaliste CGT. Dès lors que l'employeur aura accès à la dosimétrie des salariés, il choisira d'embaucher le salarié en fonction de la dose qu'il a reçue. C'est inacceptable. Le choix se fera à partir d'un critère de santé et non de compétence. " Une position reprise à l'échelle européenne. Jaan Willem Goudrian, de la Fédération syndicale européenne des services publics, écrit ainsi que " ce passeport peut avoir deux effets : primo, exposer des gens aux doses maximales en une courte durée et, ensuite, ne plus les employer. Dans tous les cas, ce projet provoquera une extraordinaire précarisation de la force de travail européenne ".