"La polyvalence demandée aux élus pose question"

par Catherine Allemand vice-présidente du / juillet 2015

"Nous redoutons la difficulté à discuter de la santé au travail dans une instance unique. Certes, la création d'une fonction de secrétaire adjoint indique que la DUP est chargée de deux missions distinctes. Et quatre réunions annuelles sur six devront comporter à l'ordre du jour un thème traité par le CHSCT. Mais les élus auront-ils les moyens de s'en emparer ? On se dirige plutôt vers une diminution de leur nombre, des heures de délégation, des moyens de formation. Si le délai de convocation a été allongé à huit jours, il demeure plus court qu'auparavant pour le CHSCT et très court pour s'assurer de la participation des représentants d'institutions extérieures, comme le médecin et l'inspecteur du travail, membres de droit du CHSCT. Un temps de préparation insuffisant risque de vider de leur contenu les débats sur le travail et d'enfermer les acteurs dans des postures idéologiques.

La polyvalence éventuellement demandée aux élus pose aussi question. Comment acquerront-ils demain toutes les compétences ? Ceux qui traitent les questions économiques au comité d'entreprise sont en général très expérimentés, alors que les élus de CHSCT occupent souvent leur premier mandat. Cela risque aussi de faire passer la santé au travail au second plan dans les débats, parce que sa prise en compte demande l'apprentissage d'une méthodologie pour transformer l'analyse des conditions de travail, apportée par le terrain, en élément de négociation