Le projet Silicosis passe au crible le risque "silice"

avril 2016

Initié en 2012 et financé par le Conseil européen de la recherche, le projet Silicosis a pour originalité une approche interdisciplinaire de la silicose, mêlant étroitement histoire, médecine et sociologie des sciences1 . Les travaux menés dans ce cadre au Centre d'études européennes de Sciences Po invitent à reconsidérer la définition médico-légale très restrictive de la maladie, héritée de la conférence de Johannesburg de 1930.

Au-delà de la silicose, les mécanismes pathogéniques liés à la silice restent mal connus, d'où des similarités frappantes entre les débats de 1930 et ceux qui ont abouti aux dernières révisions des tableaux de maladies professionnelles concernant la silice cristalline en France dans la décennie 2000. Des indices convergent vers l'idée que des expositions à diverses particules inorganiques, dont la silice, peuvent expliquer, entre autres facteurs, une partie de l'épidémiologie d'un vaste ensemble de maladies systémiques, inflammatoires (parmi lesquelles la sarcoïdose) ou auto-immunes (comme le lupus systémique ou la polyarthrite rhumatoïde). Autant de pistes que défriche Silicosis.