Public, privé... même constat !
Pas plus que leurs homologues du privé, les cadres du secteur public ne sont épargnés. Selon un sondage de la CFDT-Cadres, si 44 % des cadres du privé jugent que l'organisation du travail s'est dégradée ces dernières années, ce taux monte à 59 % chez les cadres du public. "Les réformes visant à une nouvelle gestion publique introduisent de nouvelles contraintes qui détériorent les conditions de travail", juge Laurent Mahieu, secrétaire national chargé de l'emploi et des conditions de travail à la CFDT-Cadres. Outre la rationalisation à l'oeuvre dans les services - fusions de grandes directions, par exemple -, ces réformes importent des outils de gestion déjà éprouvés dans les entreprises. Avec les mêmes effets. Emmanuel Abord de Chatillon, maître de conférences en gestion des ressources humaines à l'université de Savoie, a mené début 2007 une étude auprès de 2 000 encadrants des deux secteurs. Il constate qu'aujourd'hui ils ont la même perception de leur activité, centrée sur la performance et l'atteinte d'objectifs. Les agents rencontrent néanmoins une difficulté supplémentaire : "Ils sont confrontés à la coexistence d'une logique managériale et d'une logique bureaucratique, compliquées à articuler dans leur pratique quotidienne." Ils sont aussi près de 20 % à considérer leurs objectifs comme "imposés", contre 13 % dans le privé. Plus de pressions, peu d'autonomie... les managers publics sont 50 % à estimer comme "prioritaire" la prévention du stress pour améliorer leur situation.