Qualité de vie au travail ?
"Je vous présente le bon, la brute et le truand." Lancé lors d'une réunion de cadres par Didier Lombard, alors PDG de France Télécom, ce trait d'humour a marqué la mémoire de François Dechamps, DRH chez l'opérateur depuis 1997 et élu CFE-CGC depuis 2009. Le PDG désignait ainsi le triumvirat qu'il formait avec Louis-Pierre Wenes, ex-numéro deux, et Olivier Barberot, le DRH groupe qui a imprimé sa marque sur le management de l'entreprise. Stéphane Richard "s'est refusé à faire le ménage quand il a pris la succession de Didier Lombard", regrette l'élu. Sur les sept cadres de France Télécom cités dans le réquisitoire pour harcèlement moral et complicité, quatre ont bénéficié d'un reclassement dans des filiales du groupe. Olivier Barberot était à la tête de Globcast, une filiale de télévision d'Orange, avant de prendre sa retraite en 2015. Jacques Moulin dirige la filiale de consulting Sofrecom et Nathalie Boulanger-Depommier, Orange Startup Ecosystem. Quant à Brigitte Bravin-Dumont, elle est devenue directrice adjointe des RH groupe.
"De nombreux managers, formés à la brutalité, voient que le haut de la pyramide n'a pas bougé. Et on leur demande maintenant de faire de la qualité de vie au travail ?", ironise le DRH syndicaliste. Le management est "moins brutal", reconnaît son collègue Christian Pigeon, de Sud PTT, qui constate quand même "un grand empressement à sortir de l'entreprise à travers les temps partiels seniors". Le groupe prévoit 22 000 départs "naturels" en trois ans... comme avec le plan NExT. Et quatre salariés, dont trois représentants du personnel, se sont suicidés depuis le début de l'année.