Quand le manque de temps se traduit par des incidents
Dans une entreprise de l'agroalimentaire, la direction s'est engagée dans une politique de réduction générale de ses effectifs. A l'atelier de conditionnement, à la suite de la suppression d'un poste sur la ligne, les salariés se plaignent du stress engendré par les cadences de travail et par des incidents de production qui viennent perturber le déroulement de leur activité. Les représentants du personnel au comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail tentent alors d'identifier ce que les salariés sont amenés à faire en plus suite à la nouvelle organisation, mais aussi ce qu'ils faisaient avant, généralement de manière informelle, et qu'ils ne peuvent plus faire par manque de temps : petites interventions de maintenance préventive, organisation de stocks intermédiaires afin d'éviter des ruptures d'approvisionnement, contrôles de pression, etc. Il s'avère que c'est l'impossibilité de réaliser ces activités qui explique pour une bonne part les incidents de production, la baisse du taux de rendement des machines et, par contrecoup, la pression mise sur les salariés pour atteindre le niveau de productivité fixé par la direction.